Essai Chevrolet Camaro Cabriolet

Essai Chevrolet Camaro Cabriolet

Par Jean-Michel Lainé le .

S'il y a des noms qui ne laissent pas indifférents, celui de la Camaro en est un. La nouvelle Camaro vient évidemment avec son V8

Chevrolet en pleine effervescence avec l'arrivée de nouveaux modèles tels que les Aveo ou Orlando, maintient son image américaine avec le retour de modèles emblématiques, ceux qui font que la France connaît Chevrolet. Si la gamme dans son ensemble a plus un goût de Corée que d'Amérique, ce n'est pas le cas de ces deux modèles animés par des V8 que sont la Corvette et la Camaro, cette dernière étant disponible en Coupé ou en Convertible (cabriolet). Chaque carrosserie est proposée en boîte manuelle ou en boîte automatique pour accompagner le fameux V8 de 6.2 litres. La boîte automatique coûte 2000€ de plus et vous prive de 27 chevaux pour en afficher 405 au lieu de 432. La sportive de la gamme est la Corvette, cette Camaro Convertible est davantage présentée comme un Cruiser, c'est-à-dire une auto confortable, agréable pour se balader et avec un moteur gorger de couple pour nous catapulter si l'envie nous prend soudain. Si les cabriolets 4 places sont légions et souvent bien mieux équipés et finis, celui-ci présente l'intérêt de sa motorisation aux sensations si particulières et à la ligne qui fait tourner tous les regards. Si vous comptez passer inaperçus, passez votre chemin.

Ce V8 à simple arbre à cames central et injection directe de 6162 cm3 associé à une boîte automatique de 6 rapports, développe 405 chevaux à 5900 tr/min et un couple de 556 Nm à 4300 tr/min (contre 432 ch et 659 Nm en boîte manuelle). La boîte automatique n'est pas des plus rapides mais elle enchaîne les rapports sans à-coups significatif et ne rechigne pas à en tomber un voire deux si on écrase violemment la pédale : tout le charme des Muscle Car ! En descente, on prend par contre irrémédiablement de la vitesse si on ne force pas un rapport avec les palettes au volant. Celles-ci s'utilisent sur le mode D, mais dans ce cas, notre Camaro passera tout de même le rapport supérieur lorsque le régime grimpe de trop. Pour tirer les rapports au maximum, il faut enclencher le mode M (Manuel), on passe alors les rapports comme on le souhaite sous réserve que la plage d'utilisation l'autorise. On peut surtout les tirer au maximum sans que le rapport du dessus ne soit passé, jusqu'au rupteur. A la descente de la 3 à la 2 par exemple, l'auto se charge seule du coup de gaz pour récupérer le bon régime moteur avant d'enclencher le rapport inférieur. Vos accompagnez le tout de délicieux borborygmes et vous voilà au volant d'une pure Muscle Car qui dodeline au rythme du ralenti du V8 lorsqu'on attend à un feu.

Capote en toile fermée, on entend presque plus les bruit aérodynamiques et de roulement des larges pneus (245 à l'avant, 275 à l'arrière, jantes de 20 pouces) que la sonorité caractéristique du V8. C'est découverte que cette Camaro Convertible prend toute sa dimension : les pneus qui crissent à l'accélération, le son profond du V8 qui prend des tours et les claquements de l'échappement à la décélération sont là, rien ne manque à l'image d'Epinal de la grosse américaine. Un vrai petit moment de bonheur dont on peut profiter même par 10°C en mettant le chauffage au maximum... On ne peut qu'apprécier la permissivité des aides électroniques qui autorisent de franches dérives à l'accélération avant d'intervenir sans avoir besoin d'être un pilote. L'enthousiasme est toutefois assez vite contenu lorsque la route devient plus tortueuse ou que l'asphalte se dégrade. Les 1920 kg à vide de ce cabriolet (1890 en boîte manuelle), les suspensions trop souples, les freins qui manquent d'attaque et la direction trop floue ont tôt faits de calmer les ardeurs. Il vaut mieux éviter d'avoir à improviser dans les virages. On rentre un peu moins vite et se contente de la fougue du V8 pour se relancer en ayant pris soin de sélectionner le bon rapport avant de passer la corde. On peut même s'offrir une petite glisse en sortie, c'est totalement inutile mais tellement sympa...

Ce cruiser soigne le confort bien plus que l'efficacité et même si tout le monde s'émerveille devant cette bête à l'imposante posture, force est de constater que le bonheur au volant se niche dans les 400 DA, avec cette poussée indescriptible accompagnée par le son sourd du V8 qui enchaîne les rapports à 6000 tr/min d'une petite pichenette du bout du doigt

. Le meilleur moment, c'est de se caler à 120 km/h, confortablement installé dans ces larges sièges au son de son CD favori avec du vent plein les cheveux, et de profiter du V8 pour une relance de temps en temps. Son ronron accompagne les paysages, le confort des suspensions et le moelleux de la sellerie cuir chauffante font le reste : on est bien. Bien sûr, même si l'américaine se pare d'un peu de cuir sur la planche de bord, la finition n'est pas à la hauteur de la production de nos contrées mais son assemblage est correct. L'ouverture et la fermeture de la capote est lent et l'intervention manuelle obligatoire pour la déverrouiller. Pour cacher les mécanismes et éviter que la capote de bouge de trop à l'arrière, Chevrolet équipe sa Camaro Convertible d'un taud en dur posé dans le petit coffre qu'il faut installer pour cacher tout ceci. Si la balade cheveux au vent ne dure qu'une heure ou deux, inutile de manipuler cet accessoire à des fins uniquement esthétiques. L'équipement pour sa part souffle le chaud et le froid. On profite de la sellerie cuir chauffante, d'une caméra de recul avec l'affichage dans le rétroviseur intérieur, du kit main libre Bluetooth et de l'affichage tête haute de tout un tas d'informations (vitesse, compte-tours, température extérieur, radio sélectionnée, rapport engagé, etc.) mais il n'est pas possible d'avoir la climatisation automatique ni le GPS, même en option.

Bilan essai Chevrolet Camaro Cabriolet
Bilan essai Chevrolet Camaro Cabriolet

Bilan essai Chevrolet Camaro Cabriolet

Cette Chevrolet Camaro Convertible n'est pas un cabriolet 4 places parmi tant d'autres, et comparer sa finition et sa qualité de matériaux à d'autres n'est pas la bonne démarche. Si votre choix se porte sur cette américaine, c'est pour son coup de crayon incomparable mais surtout pour son fabuleux V8 à la sonorité envoutante bien que trop feutrée lorsqu'on roule capote fermée. Associé à la boîte automatique à 6 rapports, ce V8 de 405 chevaux n'est pas avare en sensations, en accélérations ni en dérives plus ou moins contrôlées... On apprécie d'ailleurs l'électronique assez permissive sur ce point. Handicapée par sa masse de presque 2 tonnes, ses suspensions trop souples, ses freins qui manquent d'attaque et sa direction trop floue, la Camaro n'est pas un sportive mais un formidable Cruiser qui fait défiler les paysages à bon train accompagnés par la bande son de son V8 avec les cheveux au vent, car il y en a dans l'habitable ! La Camaro est un jouet au bon goût d'Amérique, avec un moteur qui pousse, des pneus qui fument, des suspensions souples et des tas d'amis qui vous saluent sur votre passage, un vrai moment hors du temps comme (trop) peu de voitures plaisir en délivrent. C'est sûr que la consommation qui flirte facilement avec les 15 litres aux 100 (SP98 préconisé) peut refroidir mais cette voiture 100% plaisir s'acquiert pour 46000€ en cabriolet avec la boîte auto et 44000€ en boîte manuelle auxquels vous enlevez 5000 pour le Coupé qui tombe à 39000€ en boîte méca : qui dit mieux pour 400 purs sangs énervés ? Personne.

On aime bien

  • Le V8 de 405 ch tonitruant
  • Le confort américain
  • L'affichage tête haute

On aime moins

  • La tenue de route américaine
  • La climatisation manuelle
  • La sonorité trop feutrée
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