Essai Fiat 500C Twinair

Essai Fiat 500C Twinair

Par Jean-Michel Lainé le .

Fiat ne s'est pas contenté de transposer son 4 cylindres MultiAir sous le capot. C'est un bicylindre de 875cm3 anime notre 500C à 95g

En 2007, Fiat redonnait vie à sa fameuse 500 dont l'illustre ancêtre était encore dans toutes les mémoires. En 2008, la firme au scorpion dévoilait l'Abarth 500 un an avant l'arrivée du joli petit cabriolet, la 500C en 2009 donc. En 2010, la technologie Multi Air faisait son apparition dans le groupe. Cette technique vue notamment sur l'Alfa Romeo MiTo 1.4 MultiAir est capable de jouer sur la gestion des soupapes pour un contrôle dynamique et direct de l'air et de la combustion, cylindre par cylindre et cycle par cycle selon FPT (Fiat Power Train). Le but est de consommer juste ce qu'il faut pour la situation de conduite à l'instant t. Seulement pour la 500, Fiat ne s'est pas contenté de transposer son 4 cylindres MultiAir sous le capot. C'est un bicylindre de 875cm3 qui a la charge d'animer notre 500 C qui affiche des émissions de CO2 à 95g/km avec notre boîte manuelle. Voici bien longtemps qu'on n'avait pas vu un twin battre au coeur d'une auto ! Ce Twin Air qui n'utilise donc pas de papillons, affiche tout de même 85 chevaux ce qui permet d'avoir de bonnes performances (rappelons que le 4 cylindres 1.2 essence n'affiche que 69 chevaux) et des émissions de CO2 particulièrement faibles. Le TwinAir sera ensuite décliné en 65 et même 105 chevaux, mais pour l'heure c'est le moment de prendre la route au son du twin...

A l'arrêt, la fonction Start&Stop fait le silence complet à bord. Il suffit d'enfoncer la pédale d'embrayage pour que le moteur redémarre, avant de passer la première et de partir. Il y a un petit délai à respecter entre le démarrage et l'accélération, c'est un coup à prendre. En ville, sans accélérer comme un sourd et en passant les rapports lorsque la petite flèche du GSI (Gear Shift Indicator) nous l'indique au tableau de bord, le moteur reste relativement discret (pour un bicylindre) en étant toujours très souple et assez économe. En faisant un peu attention, on arrive à se maintenir autour des 5 litres aux 100. On parlait d'accélérer comme un sourd parce que petit twin à la particularité d'avoir une sonorité très singulière qui ne laissera personne indifférent. Le bicylindre nous plonge dans une ambiance d'antan et délicieusement rétro dès qu'on le sollicite vivement. Sur les 3 premiers rapports, les montées en régimes sont très rapides et la zone rouge est atteinte en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire avant que le rupteur n'intervienne. A 6000tr/min exactement, c'est la sanction ! Le régime moteur plafonne rapidement et nous oblige à enchaîner les rapports dans une ambiance incroyable pour une citadine

. Dommage que les changements de rapports ne soient pas plus courts, mais ce n'est pas le but non plus... Cette conduite n'est pas vraiment écologique mais tellement sympa qu'on s'offre un petit plaisir musicale de temps en temps, pour combler ses oreilles. Le bicylindre de cette 500C TwinAir approche, en termes de performances à l'accélération, le bloc 1.4 de 100 chevaux mais il laisse par contre la main sur l'allonge. Du coup, les deux derniers rapports (il y en a 5) sont très longs, surtout le 5ème qu'on ne passe que lorsqu'on est bien lancé sous peine de se retrouver en sous-régime... Bref, le bicylindre c'est super sympa (et économique), mais il faudra changer ses habitudes de conduite bien ancrées depuis de nombreuses années avec des 4 cylindres très souples. Quoi qu'il en soit, pas d'inquiétude pour un usage quotidien en ville, on ne prête aucune attention au fait que ce soit 2 ou 4 cylindres qui animent notre 500C et on profite même qu'un gain de tonicité toujours agréable dans le trafic.

Pour ceux qui veulent profiter d'une conduite écologique plutôt que musicale, la 500 Twin Air possède quelques atouts intéressants. Si le Start&Stop s'occupe d'un CO2 à zéro aux feux, le GSI permet de changer de rapports lorsque c'est le meilleur moment pour réduire ses émissions en suivant les indictions de la petite flèche au tableau de bord. Le bouton Eco sur la console centrale permet de faire passer le couple du moteur à 100Nm à 2000tr/min (au lieu de 145Nm à 1900tr/min) pour rouler de façon encore plus souple. Vous pouvez aussi utiliser le port USB du système Blue&Me pour récupérer vos données de conduite et les analyser directement sur le site Internet de Fiat. Accélération, décélération, changements de vitesses, régularité de votre allure, tout est passé au crible, vous verrez ainsi si vous êtes aussi écologique que vous le dites ! A noter que la boîte robotiser Dualogic permet aussi de passer à 92g/km de CO2 contre 95 avec cette boîte manuelle à 5 rapports.

En dehors de sa caractéristique moteur, cette Fiat 500C est une 500C comme les autres, en version Rock sur les photos, c'est-à-dire le haut de gamme avec tous les équipements de la 500 Lounge avec en plus la climatisation automatique, la sellerie cuir et le système de navigation Blue&Me TomTom. La capote s'ouvre électriquement en deux positions principales : en grand ou sur une position intermédiaire accessible lors de l'ouverture ou de la fermeture. Lorsqu'on la referme, on trouve une autre position intermédiaire qui s'apparent plus à un toit ouvrant. La manipulation de la capote doit se faire à vitesse réduite mais pas nécessairement à l'arrêt. Elle n'est pas totalement cabriolet mais juste découvrable, une particularité qui limite beaucoup les flux d'air dans l'habitacle. Si vous êtes amateurs de grand vent dans les cheveux, vous serez peut-être déçus car la Fiat 500C ne le permet pas réellement. Grande ouverte, la capote repliée masque complètement la vue dans le rétroviseur central mais le volume du coffre est préservé, donc pas de surprise avec le volume des bagages.

Bilan essai Fiat 500C Twinair
Bilan essai Fiat 500C Twinair

Bilan essai Fiat 500C Twinair

Au final, quoi de neuf sur cette 500C TwinAir ? Tout et rien. Rien parce que cette 500 cabriolet est une 500 C comme une autre. Tout parce que sa motorisation est vraiment une nouveauté. Le bicylindre ne date pas d'hier, mais l'application de la technologie MultiAir à ce twin apporte un vrai plus à plusieurs niveaux : les émissions de CO2 sont en baisse grâce à une gestion très fine de l'admission et l'agrément est en hausse avec des performances suffisantes en ville et une bonne souplesse pour une conduite douce. Il ajoute aussi du plaisir pour ceux qui iront jouer avec la zone rouge en profitant de la sonorité incroyable de ce petit twin. Bon, il faut reconnaître qu'avoir l'oreille musicale n'est pas franchement écologique, mais c'est tellement sympa qu'on ne s'en lasse pas... Pour le reste, le Twin Air est plutôt convaincant, en tout cas bien plus amusant que le 4 cylindres essence 1.2 de 69 chevaux essayé sur cette 500C lors de sa sortie. Sa conduite et sa sonorité ajoutent un cachet vraiment rétro qui convient parfaitement à la 500 tout en profitant des performances modernes de cette citadine. De plus, en prenant garde à sa conduite en ville à l'aide de l'indicateur de changement de rapports et en activant le mode Eco, on peut même tendre à passer sous la barre des 5 litres au 100. Cette technologie TwinAir n'en n'est qu'à ses débuts puisqu'on verra apparaître prochainement une déclinaison en 65 et 105 chevaux. En attendant, on a craqué sur la 500 Twin Air...

On aime bien

  • Le moteur un peu vif
  • La sonorité du Twin
  • La consommation en ville

On aime moins

  • La zone rouge qui arrive vite
  • Les rapports (trop) longs
Quotidien
Voyage
Loisir
Sport
et
On vous regarde
On la détaille
On l'écoute

Photos essai Fiat 500C Twinair

Ecouter le son


# mots clés

Fiat Essais Fiat