Essai Mitsubishi Pajero 3.2 DiD 200

Essai Mitsubishi Pajero 3.2 DiD 200

Par Jean-Michel Lainé le .

Une légende du rallye-raid qui devient plus routière avec sa nouvelle motorisation, son confort etc, tout en restant un vrai 4x4

Le Mitsubishi Pajero est une légende rien que par son patronyme qui rappelle aux amateurs d'aventure et d'évasion, les plus belles pages de l'histoire des rallye-raids. Mais le 4x4 qui a construit une bonne part de sa réputation sur le Dakar possède aussi des capacités routières qui en font aujourd'hui un véhicule parfaitement polyvalent. On retrouve les lignes qui font le Pajero, comme ses ailes galbées, sa grosse porte arrière avec sa roue de secours sans oublier son imposante calandre avec le gros logo en son centre. Ce Mitsu en impose surtout dans sa version longue essayée avec ses 7 places. Les 2300kg à vide du Pajero sont animés par son 4 cylindres en ligne turbo de 3.2L qui offre tout de même 200 chevaux et 441Nm de couple. Cette motorisation a une sonorité bien présente aux régimes peu élevés ou lorsqu'on a besoin de reprise pour s'insérer dans la circulation. En revanche une fois lancé sur l'autoroute par exemple ou à un régime assez régulier, la sonorité du moteur du Pajero reste assez feutrée. De son côté, la boîte automatique à 5 rapports les enchaîne sans le moindre fourmillement. Très agréable à l'usage par une disponibilité sans faille, le duo moteur/boîte souffre toutefois d'une certaine réticence à tomber un rapport dans les descentes en mode automatique. Impossible de descendre au frein moteur sans devoir passer en mode manuel séquentiel à l'aide du levier. Il faut penser à le faire sous peine de se retrouver en 5ème et de devoir beaucoup solliciter les freins. C'est un peu dommage parce que le voyage se fait sans y penser en dehors de ce point dans le relief. En ville ou dans des conditions de conduite courantes, ce n'est pas un souci.

Pour assurer un bon voyage à bord, le Pajero sait recevoir dans cette finition Instyle (la seule disponible sur le modèle Long). Les larges sièges en cuir sont confortables et se règlent dans toutes les positions à l'avant. Même à l'arrière, les dossiers s'inclinent indépendamment l'un de l'autre. La banquette du rang 3 est totalement intégrée dans le plancher du coffre. Une fois la trappe soulevée, elle se déploie en quelques instants sans outil et l'accueil de ces deux places supplémentaires n'est pas si mal. En dehors des appuie-tête fins, l'assise et le dossier sont suffisamment épais. Dans cette configuration, il n'y a plus de coffre, c'est là que les barres de toit sont utiles pour supporter un coffre de toit (maxi 100kg) afin d'envisager un voyage à 7 personnes avec quelques bagages. Pour le confort, il y a bien entendu une climatisation automatique (une zone) à l'avant et plus rare, une commande de climatisation à l'arrière ainsi que des ventilations au plafond. L'ensemble audio Rockford (860W, 12HP) offre une acoustique excellente avec ce gros boomer de basse dans le coffre qui ne prend pas trop de place sur le Pajero. Le disque dur de 40Go permet de stocker sa musique et les cartes de la navigation. Le large écran tactile du GPS vient compléter l'instrumentation offerte par l'ordinateur de bord. Ce dernier propose un historique des principales fonctions sur les 4 dernières heures de route sous forme d'un graphe. On voit ainsi l'évolution de sa consommation moyenne, de la température extérieure ou encore de l'altitude. L'écran est aussi utilisé pour la caméra de recul qui s'active automatiquement lorsqu'on passe la marche arrière. Cet équipement est toujours très pratique sur ce type de véhicule où les marches arrière sont délicates avec la visibilité réduite. A l'usage, cet accessoire ne l'est pas du tout !

Mais la Pajero, figure emblématique de la marque Mitsubishi en off-road, est également très à son aise en tout-terrain. Si sur la route ses pneus à flancs assez hauts et ses suspensions classiques procurent un certain roulis qui oblige à modérer son allure dans les enchaînements de virages (ou sur un mauvais revêtement), en TT il est parfaitement dans son élément. Sur un chemin carrossable, on roule comme sur une départementale en étant à peine plus secoué : c'est étonnant. Il y a toujours cette boîte automatique qui oblige à passer en mode manuel pour profiter du frein moteur en descente, mais les 200 chevaux et le couple de 441Nm sont au service de la transmission 4x4 pour passer partout ou presque vu les dimensions importantes de l'engin. Le système Super Select 4 roues motrices (SS4) permet de rouler la plupart du temps en propulsion (2 roues motrices, mode 2H) pour consommer moins et de passer en 4x4 (répartition 50/50 environ, mode 4H) lorsque la route devient mauvaise. La manipulation peut se faire jusqu'à une vitesse de 100km/h sur ces deux modes. Pour le tout terrain bien plus extrême que sous la pluie ou sur la neige, le Pajero offre la possibilité de bloquer le différentiel avec une gamme longue ou une gamme courte (4HLC rapport 1.0 ou 4HLLC rapport 1.9). Pour passer d'un mode à l'autre, il y a juste une manette à manipuler à droite du levier de vitesses. Bien entendu ces deux derniers modes ne sont réservés qu'à un usage tout-terrain pour se sortir d'un mauvais pas ou franchir un passage plus technique. Dans la majeure partie des situations courantes, ou sur les chemins que nous avons pratiqués, le mode 4H suffisait très largement. Il faut juste penser à déconnecter les aides électroniques sous peine de ne pas pouvoir monter une côte. Sur les chemins ou sur la route, le Pajero demande à être emmener en douceur : une poigne de fer dans un gant de velours.

Bilan essai Mitsubishi Pajero 3.2 DiD 200
Bilan essai Mitsubishi Pajero 3.2 DiD 200

Bilan essai Mitsubishi Pajero 3.2 DiD 200

Avec son nouveau Pajero, Mitsubishi propose un 4x4 à l'aise sur la route, l'autoroute ou dans les chemins. Que les fans du célèbre Mitsu se rassurent, même avec un niveau de confort rehaussé, des aptitudes routières améliorées et son moteur qui délivre maintenant 200 chevaux, le Pajero reste un fils de la terre et des cailloux, voire du sable pour les plus baroudeurs d'entre vous. Les suspensions aux débattements importants, les gros pneus mixtes, la roue de secours sur la porte du coffre et bien entendu, le système de transmission SS4 avec son blocage de différentiel et sa gamme courte, sont là pour vous le rappeler et vous dépanner dans une situation périlleuse. A bord, l'accueil est agréable dans ces larges sièges même pour la sixième et la septième personne qui sont correctement accueillies. Bien sûr, la sonorité présente du moteur à bas régime ou le roulis dans les virages viennent un peu contrarier le confort du voyage. Quelques couvercles devant le levier de vitesses font cheap en comparaison du cuir présent un peu partout et de l'équipement assez complet. Mais en dehors de ces points, le nouveau Pajero est un 4x4 où on se sent bien quelles que soient les conditions de la route ou de la piste. Il faut juste le mener en douceur ce gros nounours attendrissant qui semble posséder une force sans limite pour nous protéger dans tous nos périples. La transmission 2H ou 4H suffira dans la plupart des cas, mais le blocage de différentiel rassure lorsqu'on s'aventure en TT et rappelle les illustres antécédents du Pajero. Parce qu'il ne faut pas oublier que le Pajero est une légende vivante, franchir sa barre de seuil pour s'installer au volant pourrait bien donner des envies d'évasion, voire même de grande évasion. Rassurez-vous, si votre besoin est plus rationnel, c'est-à-dire que vous cherchez de la place à bord, de la sécurité avec les 4 roues motrices et un confort correct, il s'en satisfera très bien aussi.

On aime bien

  • Système SS4 roues motrices
  • Confort et espace à bord
  • 3ème rangée de sièges intégrée

On aime moins

  • Boîte auto qui ne rétrograde pas
  • Quelques détails de finition
  • Sonorité moteur à bas régime
Quotidien
Voyage
Loisir
Sport
et
On vous regarde
On la détaille
On l'écoute

Photos essai Mitsubishi Pajero 3.2 DiD 200

# mots clés

Mitsubishi Essais Mitsubishi