Essai Toyota GT86

Essai Toyota GT86

Par Jean-Michel Lainé le .

Toyota ne fait pas que des hybrides. La marque maitrise l'hybridation mais nous montre avec ce petit coupé développé en collaboration avec Subaru, qu'elle sait aussi faire des petits voitures de sport pour le plaisir de conduite. C'est la récré !

Toyota ne produit pas que des hybrides, des voitures familiales ou des Hilux. La Celica ou la Supra sont encore dans toutes les mémoires, des autos dédiées au sport ou tout au moins au plaisir de conduite. Alors pour sa GT86 issue du concept FT 86, Toyota n'a pas lésiné sur les moyens en partant d'une page blanche et en piochant dans son passé riche en sportivité. Ce coupé compact développé en collaboration avec Subaru (cf le BRZ), s'inspire de la S800 pour son moteur boxer et sa propulsion, de la 2000 GT pour ses lignes dont le galbe de ses ailes et l'AE86 pour la légèreté. D'après la marque japonaise, si le patronyme de sa nouveauté contient le chiffre 86, ce n'est pas en référence à l'AE86 mais parce que la course et l'alésage de son moteur 4 cylindres Boxer sont de 86 mm. Dans la conception de ce coupé, Subaru apporte un 4 cylindres atmosphérique à plat, Toyota greffe sa double injection directe et indirecte D4S, le tout adopte un arbre qui transfert la motricité à l'arrière et le tour est joué pour en faire une voiture amusante à piloter et agréable à conduire. Une véritable claque pour ceux qui ne connaissent Toyota que pour ses hybrides : c'est l'heure de la récré !

La base du moteur 2 litres atmosphérique, 4 cylindres à plat (Boxer), DOHC, 16 soupapes, est développée par Subaru. Toyota ajoute sa double injection directe et indirecte D4S pour assurer des performances à hauts régimes et une faible consommation en usage courant. L'ensemble délivre 200 chevaux à 7000 tr/min et un couple de 205 Nm de 6400 à 6600 tr/min, autant dire que ce n'est pas la peine de cherche un moteur plein à mi-régime : c'est en tout haut que ça se passe ! Très souple en bas et à peine réactif à mi régime, on conduit très tranquillement sur un filet de gaz en toute sérénité dans le flux du trafic. Pour le sport, il ne faut par contre pas hésiter à tomber 1 voire 2 rapports et à maintenir le régime du moteur au-delà des 5000 tr/min, seuil à partir duquel il s'exprime. Sachant qu'un peu avant les 7500 tr/min, la Shift Light rouge clignote au tableau de bord et le rupteur intervient, la conduite est pointue et particulièrement technique lorsque les virages serrés s'enchaînent à bon rythme. Pour l'amateur de conduite, c'est la garantie d'un large sourire au volant sans atteindre des vitesses démesurées. Associé à une boîte manuelle à 6 rapports (on peut aussi avoir une boîte automatique avec palette au volant et le coup de gaz au rétrogradage), ce coupé est une invitation au plaisir de conduite avec toutefois deux bémols, trois si on compte le fait qu'on aurait aimé avoir un peu plus de chevaux ... Le premier est que la boîte a une sélection pas toujours évidente lorsqu'on fait 3-2 en entrant dans un virage par exemple, il faut bien la verrouiller. Ensuite, la sonorité du 2 litres manque cruellement de profondeur pour coller au plus près de l'image qu'on a au volant. Passés ces détails, la GT 86 est une petite auto amusante qu'on n'hésite pas à malmener en écrasant les freins en entrée de virage pour mieux enchainer les rapports dès la sortie

. Le plus étonnant avec cette motorisation, est la consommation affichée au tableau de bord. Avec un roulage mixte dont une partie en montagne à des allures peu recommandables vu la route, le tableau de bord affiche fièrement 12,1 litres aux 100 km.

La GT 86 ne se résume pas qu'à un moteur, loin de là. Avec son centre de gravité bas, sa répartition des masses av/ar de 53/47%, son gabarit réduit (4,24 m de long) et son différentiel arrière à glissement limité, cette Toyota procure un excellent ressenti au volant tout en conservant un bon confort. La direction est précise et sans aucune lourdeur, tous les mouvements de la voiture se ressentent finement dans les fesses et la vision est parfaite avec ses ailes légèrement proéminentes. La conduite est axée sur le plaisir pour les experts comme pour les néophytes. D'ailleurs, si le premier pourra totalement enlever le contrôle de trajectoire et profiter de la propulsion pour gérer au mieux la glisse, le second pourra opter pour un ESP plus permissif avec le mode  VSC Sport  qui autorise de bonnes dérives avant d'intervenir. De quoi apprendre et progresser avec juste ce qu'il faut pour se faire plaisir sans trop de risques puisqu'un garde-fou est toujours présent. De plus, Toyota a réussi avec cet excellent châssis, à ne pas sacrifier le confort. Avec des suspensions qui sont malgré tout assez souples (les suspensions différencient la Subaru BRZ de la Toyota GT86) et les jantes de 17 pouces chaussées des pneus de la Prius (eh oui), aucune brutalité ne se révèle sur les mauvais revêtements, le confort est assuré et la tenue de route met suffisamment en confiance pour attaquer les routes tortueuses sans crainte.

Bien entendu tout n'est pas rose à bord. Le coffre de 243 litres est petit, son ouverture étroite et la pendule digitale comme certains boutons datent d'une époque révolue depuis des lustres. Les deux places à l'arrière sont pour les culs-de-jattes mais si le conducteur a de petites jambes, un enfant pourra trouver une petite place. Cela peut au moins dépanner pour une courte distance contrairement à un strict 2 places ou tout au moins agrandir le volume de chargement du coffre lorsqu'on part en week-end à deux. Ce qu'on apprécie à l'unanimité, c'est l'assise basse qui maintient parfaitement sans aucune gêne, le grand frein à main qui tombe sous la main, la finition plutôt sympathique avec les piqûres rouges et le tableau de bord aussi joli que fonctionnel avec le grand compte tours au centre, la vitesse sur un afficheur numérique parfaitement lisible et la grosse Shift Light rouge au sommet qui s'illumine dès qu'on atteint la zone rouge. Il ne manque que l'indicateur de rapport engagé et le point zéro sur le volant pour totalement plonger dans l'ambiance.

Bilan essai Toyota GT86
Bilan essai Toyota GT86

Bilan essai Toyota GT86

Pour vous, Toyota c'est avant tout la Supra et la Celica, au diable les hybrides ? Et bien réjouissez vous, la GT86 est là pour renouer avec le passé sportif de la marque japonaise. Bien entendu on voudrait plus de chevaux (250, ce serait chouette), un moteur un tout petit peu moins pointu, une plus belle sonorité et une boîte de vitesses à la sélection plus facile, mais avec son excellent châssis, sa prise en main évidente quel que soit son niveau de pilotage et le sourire qu'on a au volant de ce coupé compact, difficile de lui reprocher quelque chose sans pinailler. On peut toujours faire mieux, mais aussi faire bien pire, et Toyota n'est pas tombé dans le piège d'une jolie voiture avec des lignes distinctives qui déçoit une fois en route. L'accent est mis sur le plaisir de conduite pour prendre la route sans destination précise, juste pour faire le voyage et profiter des enchaînements de rapports de son petit bolide en cherchant les appuis dans toutes les courbes. C'est très joueur. L'ambiance est là dès que la route se met à tourner avec une consommation qui est étonnamment basse pour un 4 cylindres 2 litres atmosphérique qu'on ne ménage pas à toujours flirter avec la zone rouge.

Cette Toyota GT86 n'est disponible qu'en un seul niveau de finition à 29900 euros qui comprend notamment les Xenon et les jantes alliage 17 pouces. En option, vous pouvez opter pour la navigation avec son écran tactile, la sellerie cuir / Alcantara ou encore la boîte de vitesses automatique avec ses palettes au volant. Une chose est sûre, si Toyota maitrise les hybrides, la marque montre qu'elle se débrouille très bien aussi pour nous faire une petite sportive très attachante.

Merci à Sébastien Rabatel pour les photos d'action.

On aime bien

  • Le châssis agréable et précis
  • La ligne singulière
  • La consommation réduite

On aime moins

  • La sonorité du moteur
  • Le moteur à mi régime
  • Les places arrière minimales
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