Essai Yamaha BW'S 125

Essai Yamaha BW'S 125

Par Jean-Michel Lainé le .

Yamaha décline cette année son scooter à pneus mixtes dans une nouvelle livrée 125 à moteur 4-temps taillée pour la ville

Apparu dans les années 90, le BW's 50 (et son frère jumeau, le MBK Booster 50) a rencontré un tel succès qu'il figure aujourd'hui encore parmi les meilleures ventes de scooter dans cette cylindrée. Autant dire qu'au moins deux générations d'adultes ont côtoyé dans leur jeunesse ce petit scooter à la bouille très tendances et aux petites roues baroudeuses. Il n'en fallait pas plus à Yamaha pour développer une version 125. Déjà produit et commercialisé dans plusieurs pays, le BW's 125 débarque donc dans l'hexagone et espère bien faire vibrer la fibre nostalgique des citadins en quête de liberté. Fidèle aux racines familiales, il se présente comme un petit scooter compact, chaussé de pneus à grosses sculptures pour évoluer sur le bitume, et occasionnellement sur les chemins. Le style est remis au goût du jour avec des lignes saillantes, un guidon totalement dénudé (sans habillage plastique) et deux optiques superposées. La finition est globalement satisfaisante. Le guidon nu laisse les câbles électriques apparents, mais la selle surpiquée de rouge, les tubulures du cadre apparentes et peintes ou les deux feux arrière ronds flattent l'oeil. Contrairement à son frère 50, le BW's 125 embarque un moteur 4-temps (emprunté au Cygnus-X) et des roues de 12 pouces adaptées à la hausse de cylindrée.

Confort <rank>2

Avec un tel gabarit, le BW's laisse logiquement peu de place à ses occupants. L'espace à bord apparaît donc exigu pour les adultes de plus d'1,75m. Le plancher très court laisse tout juste la place pour les pieds tandis que les jambes sont repliées et très proche du tablier. Comme souvent chez Yamaha, la selle assez large peut poser problème aux plus petits pour poser les deux pieds au sol à l'arrêt. Heureusement, la hauteur d'assise est raisonnable (780mm) et le poids limité (119kg). La prise en main s'avère donc relativement aisée. Une fois lancé, le BW's profite de suspensions progressives (pour son gabarit s'entend !). Tant que l'allure reste modérée (inférieure à 80km/h), le japonais absorbe donc les irrégularités de revêtement convenablement. En revanche, se selle manque de souplesse. Le guidon nu et le tablier échancré n'épargne pas non plus le conducteur. La protection est quasiment inexistante en cas de pluie ou de froid.

Pratique <rank>4

C'est en milieu urbain que le BW's fait étalage de ses qualités. S'il ne joue pas en faveur du confort, son gabarit apparaît alors comme un vrai atout. Il stationne dans un mouchoir de poche et se béquille très facilement, d'une légère pression sur la béquille centrale. Ses petites roues de 12 pouces et son diamètre de braquage réduit permettent de se faufiler entre les voitures avec une facilité déconcertante. Enfin, son monocylindre 4-temps très vif au démarrage et jusqu'à 50 km/h rassure lorsqu'il s'agit de s'élancer dans le flot de la circulation. La ville est clairement le domaine de prédilection du petit Yamaha ! Côté rangement, le volume de coffre n'impressionne guère, mais s'avère finalement bien pensé. On y loge un petit casque intégral ou modulable, une capacité acceptable pour la catégorie. La selle se déverrouille à partir du contacteur (moteur coupé). Montée sur vérin, elle se lève automatiquement pour donner accès à l'espace de rangement, utile lorsqu'on a les bras encombrés. Seul regret, la position de la trappe à essence (à l'avant de la selle) n'est pas très pratique. Le système anti-refoulement intervient trop tôt, alors que le réservoir de 6 litres n'est pas complètement plein.

Equipement <rank>2

L'équipement du BW's se limite au minimum. Bien que pratique à l'usage, le coffre n'est complété par aucun autre espace de rangement, ni boîte à gants, ni vide-poche. En outre, malgré la présence d'un crochet accroche-sac, il est bien difficile de transporter un sac à dos sur le plancher plat par manque d'espace. De la même manière, la poignée du passager est bien présente et le véhicule est homologué pour deux, mais la courte selle et l'absence de vrais repose-pieds arrière limitent les possibilités d'évolution en duo sur longue distance. Joliment dessiné, le tableau de bord comporte tout juste une jauge à essence en plus des indications obligatoires tandis que les petits rétroviseurs n'offrent qu'un champ de vision restreint. On apprécie en revanche la présence de deux béquilles, dont une latérale sans système de retour automatique. Le système de rappel sonore des clignotants est également très pratique en cas d'oublie. Enfin, le volet anti-crochetage situé devant le contacteur et activé d'une simple pression rassure contre le vol, même s'il ne remplace pas l'antivol.

Performance <rank>2

Grâce à son poids plume et à son monocylindre refroidie par air emprunté au Cygnus-X, le BW's se montre particulièrement prompt au démarrage et sur la première partie du compteur. Malgré l'alimentation par injection qui a tendance à  lisser  les accélérations, le BW's paraît très réactif jusqu'à 70km/h, et même un brin joueur grâce à la vivacité de son train avant et sa stabilité en virage. À plus vive allure, le scooter Yamaha demande toutefois un peu plus d'élan pour s'exprimer pleinement. Il atteint sans problème 85km/h réels (95 compteur), puis accroche plus difficilement sa vitesse de pointe, enregistrée à 94km/h réels (104 compteur) sur le plat. L'aiguille du compteur retombe d'ailleurs au moindre faux plat montant. À cette allure, les petites roues de 12 pouces ne jouent pas en faveur de la stabilité et le train avant peut surprendre par son extrême réactivité. Idéal pour se balader en ville ou sur petite route, le BW's montre ici ses limites. Peu polyvalent, il ne permet pas d'aborder sereinement les voies rapides dégagées. Le moteur manque d'allonge pour les dépassements et la partie-cycle très légère ne met pas en confiance. Le japonais se rattrape par sa faible consommation en carburant, de l'ordre de 3L/100km qui lui autorise une autonomie de plus de180km.

Sécurité <rank>2

L'absence d'assistance au freinage est un point regrettable. Reconnaissons néanmoins qu'à quelques rares exceptions (Honda Lead 110), bien peu de scooters urbains de cet acabit ne proposent le couplage des freins avant et arrière, et encore moins l'ABS. Dans ce contexte, le BW's s'en tire honorablement question freinage. Confié à un disque, le frein avant offre un excellent compromis entre mordant et progressivité. À l'arrière, le Yamaha se contente d'un frein à tambour peu mordant, qui a toutefois le mérite d'éviter les blocages de roue intempestifs. Malgré leurs profondes sculptures, les pneus offrent uns bonne adhérence sur sol sec, que ce soit en virage ou au freinage. Il faudra toutefois s'en méfier sur sol humide. Au final, le BW's ne m'a jamais renvoyé de sentiment d'insécurité et se présente donc comme un engin sûr. Seul bémol, il me semble tout de même périlleux d'imaginer s'aventurer régulièrement sur voies rapides à son guidon.

Bilan essai Yamaha BW'S 125
Bilan essai Yamaha BW'S 125

Bilan essai Yamaha BW'S 125

Le concept du BW's 50 semble aujourd'hui encore en parfaite adéquation avec sa cible, les jeunes. Le modèle de base (pneus mixtes 10 pouces) répond aux besoins de liberté des adolescents qui aiment s'aventurer hors des sentiers battus. Pour autant ce concept est-il vraiment adapté aux cylindrées supérieures, telle est finalement la question. Les scooters 125 ont aujourd'hui une vocation utilitaire, et se destinent en majoritairement aux adultes citadins, à la recherche de véhicules à leur mesure, pratiques et polyvalents. Le succès des modèles GT en France en atteste d'ailleurs formellement. Dans ce contexte, le BW's 125 paraît un peu décalé et exclusif pour séduire le plus grand nombre. À 2999€, la nouveauté fait de surcroît payé ses qualités au prix fort. Au sein de la gamme Yamaha, le Cygnus-X se montre globalement aussi convaincant en ville, plus confortable et plus pratique, pour 300€ de moins !

On aime bien

  • L'hyper-maniabilité
  • Le coffre assez grand
  • Le moteur vigoureux en ville

On aime moins

  • L'espace trop réduit à bord
  • L'absence de protection
  • Le manque de polyvalence
Quotidien
Loisir
Duo
et
On vous regarde
On le détaille

Photos essai Yamaha BW'S 125

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