Essai Cadillac STS
La berline sport et tourisme de luxe de la marque. Loin d'être ordinaire, elle inspire logiquement quantité de superlatifs
La Cadillac STS est, dans la gamme proposée par la marque américaine, LA berline sport et tourisme de luxe. Loin d'être ordinaire, elle inspire très logiquement quantité de superlatifs, ne serait-ce déjà que pour les dimensions pour le moins impressionnantes qu'elle arbore : près de 5 mètres de long pour 1843 mm de large. On ne fait pas dans la demie mesure chez Cadillac mais après tout on n'en attendait pas moins d'une marque aussi prestigieuse, en prise à quelques idées reçues que cet essai nous permettra de réfuter.
Les proportions sont tout à fait particulières. La partie inférieure est haute et massive, déjà à l'avant mais plus particulièrement à l'arrière. Cette impression est renforcée par la position verticale des feux, d'ailleurs dotés de phares au Xenon qui ajoutent, tels une myriade de joyaux subtilement sertis, une note plus luxueuse encore à un design largement empreint d'élégance. Les vitres quant à elles ne sont pas hautes, ce qui confère à la STS un look trapu et renforce son aspect imposant tout en laissant supposer une tendance à la sportivité.
Au catalogue, deux motorisations différentes sont proposées : le V6 3,6 l. de 257 ch. et le V8 4,6 l. de 325 ch. Deux gros moteurs pleins de promesses, nous nous contenterons
du V6. Cette motorisation affiche un passage de 0 à 100 km/h en 7,4 secondes. Correct...La STS dispose d'une boîte automatique à 5 rapports équipée d'une fonction manuelle sans embrayage qui permet de choisir entre une conduite sportive ou une conduite simplement tourisme.
Car l'imposante Cadillac sait bel et bien révéler sa double personnalité. Elle est efficace pour dévorer des centaines de kilomètres d'autoroute et tout à fait apte à surprendre agréablement lorsqu'on souhaite éprouver les performances de son moteur, de sa direction et de sa tenue de route.
Une fois que l'on est familiarisé avec son gabarit, la Cadillac se révèle d'une maniabilité étonnante. Allons, bon ! Tout se passe en douceur et en souplesse, tout est dosable à souhait : la direction, l'accélération, le freinage. La STS répond au doigt et à l'oeil, grâce notamment à une transmission électronique des commandes efficace. Elle inspire contre toute attente un grand sentiment de légèreté et de facilité. En ville, la boîte automatique fait des merveilles.
Direction l'autoroute et ses centaines de kilomètres de lignes droites et de revêtement impeccable. Mieux vaut garder un oeil sur le compteur et ne pas se fier à ses impressions à bord. La prise de vitesse passe totalement inaperçue. Sans que l'on s'en rende compte le moins du monde, le compteur s'envole progressivement vers des chiffres prohibés.
Il existe un profond décalage entre ce qui se passe effectivement sur la route et les sensations qui émanent de l'habitable, justifiées en partie par le haut niveau d'isolation phonique qui rend le ronronnement du moteur quasiment imperceptible. Ce décalage incite à utiliser le régulateur de vitesse pour éviter de passer son temps à doser l'appui du pied droit sur l'accélérateur car une fois la vitesse stabilisée, la sensibilité de la pédale est telle que la moindre pression se traduit instantanément par 20 à 30 km/h supplémentaires. Ce constat résulte d'un accélérateur électronique des plus prompts à réagir.Côté freinage, l'efficacité est encore au rendez-vous pour peu qu'on n'hésite pas à appuyer franchement car le simple fait de lever le pied est loin d'être suffisant pour ralentir de manière significative.
Pour une conduite un peu plus sportive ou si les conditions de circulation nécessitent un dépassement rapide par exemple, il est possible de forcer le rétrogradage en appuyant franchement sur l'accélérateur. Dès lors on passe dans une autre dimension. Le moteur se fait tout à coup entendre et des deux échappements s'échappe un grondement sourd dont on aurait jusqu'alors pas soupçonné l'existence
. On peut aussi enclencher la fonction manuelle de la boîte auto. La STS change de personnalité et dévoile toute la sportivité de son moteur ! C'est déjà le cas de la motorisation qui nous était confiée, que penser alors du V8?
Les enchaînements de courbes se font sans la moindres difficulté à vitesse soutenue : il y a suffisamment de couple pour assurer d'énergiques sorties de virages, la tenue de route est loin d'être décevante et il y a encore ce qu'il faut en réserve pour pousser la Cadillac dans des retranchements que nous ne nous donnerons pas l'occasion de tester, ça va de soi... !Reste à évaluer la consommation : dans des conditions mixtes, avec 12 l/100km, elle est conforme à celle annoncée par le constructeur.
Coupons le moteur. L'équipement à bord est complet et agrémente la voiture d'un confort sans faille. L'habitable est spacieux, et bon nombre d'accessoires contribuent au bien être du conducteur, sans négliger les éventuels passagers puisque les principaux équipements de confort sont également disponibles à l'arrière.
La STS dispose d'un pack de mémorisation de réglages portant sur les sièges, les rétroviseurs, la climatisation, la radio et la colonne de direction télescopique. 8 positions de réglages de siège sont enregistrables pour le conducteur et pour le passager. On procède aux réglages au moyen d'une commande électrique qui permet d'ajuster l'inclinaison de l'assise et du dossier, l'avancée du siège. Les deux rétroviseurs sont ajustables au moyen d'une commande électrique et peuvent être rabattus ensemble ou séparément. Une fonction permet également de les orienter pour avoir une meilleure visibilité de l'arrière en cas de manoeuvre.Près du réglage électrique des rétroviseurs, à la gauche du conducteur donc, on dispose d'un contrôle d'ouverture et de verrouillage des portes et des vitres, y compris à l'arrière.
On note dans la Cadillac STS que les sièges, ceux de l'avant et les trois places de l'arrière, bénéficient d'un système chauffant, sièges et dossiers, aussi présent dans le volant, dans le cas de la finition Luxury Sport (modèle de l'essai). Quand la température ne justifie pas l'utilisation de cette fonction, la climatisation peut prendre le relais. Elle peut fonctionner de manière individuelle, également à l'arrière, avec plus ou moins d'intensité selon les besoins de chacun et l'arrivée d'air peut être orientée de différentes façons.Enfin, la banquette arrière est dotée d'un astucieux système de tablette avec porte gobelets incorporés si l'on abaisse la partie centrale. Cet équipement est d'une discrétion absolue et reste impossible à déceler si l'on ne fait pas preuve d'un peu de curiosité. Pour un peu, on serait passé à côté...
Côté tableau de bord, les informations pratiques ne manquent pas. Elles sont accessibles au moyen d'un bouton situé à gauche du volant qui permet l'affichage des indications suivantes : deux kilométrages journaliers, autonomie, consommation instantanée et moyenne de carburant, durée de vie de l'huile moteur, niveau de pression individuel des pneus, tension de batterie, chronomètre, vitesse moyenne. Enfin il est également possible d'afficher le kilométrage en miles. So nice !
La console centrale de la finition Luxury Sport délivre pléthore de fonctionnalités mais nécessite quand même quelques efforts de compréhension. Son utilisation, qui associe des boutons à un écran tactile de 20 cm de large, est un peu déroutante. Une fois apprivoisée la complexité d'accès des fonctions et les touches de l'écran un peu récalcitrantes, on peut enfin apprécier l'efficacité de la technologie embarquée.
Au programme des réjouissances sonores figure un changeur 6 DVD ainsi qu'un système audio Bose 5.1 AM/FM Surround avec 15 haut-parleurs, de quoi envahir l'habitacle d'un son d'excellente qualité pour de bons moments musicaux. Le système de navigation DVD disponible fait preuve de toute l'efficacité souhaitée. Plusieurs types d'affichages sont paramétrables pour une lisibilité optimale de l'itinéraire, qui peut également être indiqué par guidage vocal. A condition évidemment que les mises à jours soient faites, on rejoint sa destination sans difficulté et en cas d'erreur le système recalcule instantanément une nouvelle alternative de trajet.
L'étendue de la gamme d'équipements fait donc incontestablement partie des atouts de la belle Américaine. De série, ils sont déjà présents en quantité honorable. Si on ajoute les très nombreuses options disponibles, on atteint des summums en terme de confort et d'assistance à la conduite.
Le design intérieur par contre est étonnamment sobre, y compris dans le cas de la finition qui nous était confiée. Dans l'habitacle se conjugue la discrète élégance des garnitures en cuir, du bois d'eucalyptus et de l'aluminium poli. Peut-être cette sobriété est-elle encore un peu trop proche de la tristesse et pas suffisamment de la classe que suppose une telle berline. Cela fait partie des axes sur lesquels la marque a fermement l'intention de progresser dans les années à venir.
Bilan essai Cadillac STS
La grossièreté des finitions sur les modèles américains passera peut-être donc à son tour dans le camp des idées reçues, dont on peut d'ores et déjà se débarrasser de celle qui, dans nos esprits, fait de Cadillac une marque inabordable. La Cadillac STS est disponible à partir 47175€ pour la motorisation testée et 50975€ en finition Luxury Sport, dans un catalogue où les prix commencent dès 35675€. On a donc à faire à une marque prestigieuse mais qui, au regard des prix pratiqués par la concurrence européenne, ne rend pas le rêve si inabordable que ce que l'on serait tenté de penser. Tout étant, certes, relatif.