Essai Toyota RAV4 2.0 D4D 124 2013

En 1994, Toyota lançait son premier Recreational Active Vehicule 4 roues motrices, le RAV4. Il inaugurait le segment des SUV compacts à l'époque où tous les 4x4 étaient forcément gros et massifs. Doté de seulement 3 portes, il ne mesurait alors que 3.69 mètres et avait sur la porte de son coffre sa fameuse roue de secours. Seul sur ce créneau au début avec le Honda CRV, la concurrence s'est emparée de ce marché qui connait toujours un certain succès malgré la crise. La deuxième génération apparue en 2000 était encore disponible en 3 ou 5 portes. La 4e qui prend son envole aujourd'hui garde le nom et les fonctionnalités mais l'esprit n'est plus tout à fait le même. Depuis la première génération il a presque gagné 90 centimètres en longueur, n'est plus disponible qu'en 5 portes et a laissé la roue de secours au musée avec les anciennes générations. Le nouveau Toyota RAV4 se veut plus polyvalent, plus économe et bien mieux équipé pour un usage intensif et dorénavant familiale.
Plus bas de 25 mm, plus large de 30 mm et surtout plus long de 205 mm, le nouveau RAV4 se veut encore plus accueillant que l'ancien. Place à la famille ! Une meilleure accessibilité et un meilleur confort à bord sont visés avec ces dimensions en très nette hausse. Son dessin est complètement revu pour l'occasion. La calandre est étirée sur les bords par de généreuses optiques qu'une baguette chromée relie au logo central. Les optiques intègrent des feux diurnes à LED.
![]() La transmission 4 roues motrices n'est disponible en diesel qu'avec le 2.2 de 150 chevaux. Ce n'est pas l'écart de poids de la transmission (environ 50 kg) qui change énormément le ressenti de conduite, mais bien la boîte de vitesses. Celle-ci n'est plus dans les standards actuels avec un moteur qui prend beaucoup de tours, des changements de rapports marqués et du coup un bruit important dans l'habitacle. Le mode Sport et les palettes au volant ne change pas beaucoup l'agrément. Si on ajoute à ceci le mode Eco qui ne passe pas tellement plus tôt les rapports, le 2 litres diesel de 124 chevaux avec la boîte manuelle est bien plus agréable. Sans comparaison aucune. |
A l'intérieur, l'accent est mis sur le confort avec un bon espace aux places arrière, aux genoux et sous le pavillon, et un accueil particulièrement soigné à l'avant où on a le sentiment d'être au volant d'une auto plus cossue. L'originalité est la planche de bord séparée en deux parties horizontales. La partie haute accueille les différents afficheurs à l'aplomb de la console centrale, des affichages qui manquent sans doute un peu d'homogénéité esthétique. La partie basse gainée de similicuir apporte une touche qualitative bienvenue pour un intérieur un peu moins froid que ce qu'on est habitué à trouver dans la production japonaise. Quelques touches argentées sont présentes et des plastics à l'aspect fibre de carbone jouent sur des contrastes de noirs et gris. Cette idée est reprise dans les contre-portes pour un ensemble visuellement assez homogène. C'est nouveau et l'effort est appréciable. La position de conduite offre toujours une excellente vue sur la route mais change un peu avec un volant légèrement plus vertical. Ce qui diffère aussi pour le conducteur, ce sont les équipements qui sont maintenant proposés sur le RAV4. La version 4x4 est équipée du contrôle dynamique de conduite qui fait varier le couple sur les roues arrières jusqu'à 50% si besoin. On trouve des équipements largement répandus comme l'alerte d'angle mort, l'avertisseur de changement involontaire de file, l'allumage automatique des feux, etc. Toute l'aide électronique qu'on trouve souvent sur une berline est disponible sur ce SUV compact.
Equipé du nouveau 4 cylindres diesel turbocompressé de 124 chevaux et 310 Nm, couplé à une boîte manuelle à 6 rapports, notre RAV4 deux roues motrices se montre agréable et docile à la conduite. La direction est légère, le rayon de braquage excellent et le moteur se révèle très souple pour rouler sans appréhension au quotidien. Pour ne pas trop entendre ce moteur, il suffit de conduire sur le couple. La boîte se maniant sans résistance, il ne faut pas hésiter à la solliciter pour profiter de la souplesse de cette nouvelle motorisation équipée du Start and Stop. Le bémol vient certainement des suspensions confortables mais qui engendrent un roulis assez important. Une conduite dynamique n'est pas son fort. Son truc à lui, c'est la douceur. L'accent est mis sur la polyvalence et de ce point de vue, le RAV4 est convaincant.
Bilan
Les nostalgiques des premiers Toyota RAV4 trois portes avec la roue de secours à l'extérieur ne se retrouvent sans doute plus beaucoup dans cette quatrième génération, mais la troisième avait déjà nettement donné la nouvelle orientation de ce SUV de moins en moins compact. Le nouveau RAV4 gagne presque 20 cm en longueur sur la précédente génération et met ainsi l'accent sur l'espace à bord, la modularité et le volume de chargement. Le RAV4 est plus polyvalent que jamais. Toyota l'annonçait plus familiale, il l'est assurément. La conduite change aussi, non par la vision de la route toujours un peu au-dessus du lot, mais par une ergonomie un peu modifiée, une nouvelle motorisation très docile et un roulis bien présent dans les enchainements de virages. La conduite sera forcément apaisée au volant. On apprécie par contre l'équipement d'aide à la conduite proposé bien plus complet et l'effort fait sur la finition intérieure nettement moins austère que par le passé. Notre RAV4 de 124 chevaux avec une boite manuelle et deux roues motrices débute à 26590 euros. Il faut ajouter 1000 euros pour passer en 4 roues motrices mais avec un moteur essence. Le 4 cylindres diesel de 124 chevaux n'étant pas proposé en 4WD, seul le 2.2 de 150 chevaux est disponible à partir de 29490 euros soit un supplément de 2900 euros pour avoir une transmission intégrale et un moteur diesel.