Essai Renault Zoe

Essai Renault Zoe

Par Jean-Michel Lainé le .

Des 4 autos électriques annoncés par Renault, la Zoe était la dernière et la plus attendue. D'abord parce que sa date d'arrivée a été repoussée plusieurs fois, ensuite parce que cette citadine est certainement celle qui convient le mieux à la France.

La saga annoncée par Renault sur les véhicules électriques avait débutée avec la Fluence ZE qui n'avait pas vraiment convaincu déjà avec un moteur thermique, puis le Kangoo ZE destiné aux entreprises, puis le quadricycle Twizy qui a largement fait parler de lui pas seulement pour sa motorisation électrique, et s'achève avec le lancement de la Zoe une citadine longuement attendue. S'achève parce qu'étonnamment, Renault a déclaré qu'il n'y a pas d'autres modèles électriques dans les cartons. En attendant, au présent, la nouvelle Renault Zoé débarque sur nos routes. La surprise est que c'est certainement la voiture électrique la plus aboutie jamais produite, une voiture qui répond parfaitement au besoin d'une seconde auto dans un foyer péri-urbain surtout à un tarif très compétitif de 13700 euros.

La Zoé n'est pas une Clio 4 électrifiée même si elle en partage la plate-forme. La Zoé est conçue de A à Z comme une voiture électrique et ne recevra pas d'autres motorisations. Esthétiquement, les deux autos ne se ressemblent pas du tout. Le dessin arrondie de la Zoé lui donne une bonne bouille sans aucune agressivité. Son regard bleuté très effilé s'étire autour d'une fine calandre qui encadre le grand logo de la marque au losange. L'imposant bouclier intègre des feux diurnes à LED en forme de petits boomerangs. La ceinture de caisse est marquée et se prolonge jusqu'aux feux arrière en forme de losange, eux aussi bleutés, dans lequel on remarque de nombreux guides de lumières. Ces optiques bleutés très travaillés lorsqu'on les regarde de près, donnent un air de prototype à cette auto qui se distingue complètement dans le paysage automobile. Même sans savoir que la Zoé est électrique, on sait au premier coup d'oeil que c'est une auto pas comme les autres. Comme à l'avant, le bouclier arrière est joufflu. Le hayon sans fioriture accentue davantage cette impression de rondeur avec une importante surface de la même teinte. Deux petits détails sont à remarquer : la poignée d'ouverture des portes arrière est marquée de l'emprunte d'un doigt du designer de l'auto et il n'a pas de trappe de réservoir par la force des choses. Pour faire le  plein , on branche la voiture à une borne en utilisant la prise spécifique dissimulée derrière le badge sur la calandre.

A l'intérieur on retrouve du bleu, couleur symbole des ZE, avec tous les chromes qui sont bleutés. L'intérieur très lumineux mêlant des tons gris clairs, blancs mats et blanc brillants, donne une ambiance décontractée pour se sentir bien. La console centrale intègre le système d'info-divertissement MediaNav avec la particularité d'afficher une bulle d'autonomie qui vous dit jusqu'où vous pouvez aller avec l'énergie qu'il vous reste et vous indique les bornes de recharge présentes dans cette bulle. Cette bulle en est vraiment une, elle ne tient visiblement pas compte du relief ni des serpentins de la route, disons que pour une utilisation exclusivement urbaine, c'est parfait. Autre particularité, il est possible de programmer le chauffage de l'habitacle lorsque la Zoé est en charge pour éviter de trop solliciter la batterie une fois en route en réchauffant sa voiture puisqu'elle sera à la bonne température. Sous la planche de bord, il n'y qu'un petit vide poche pour laisser quelques affaires. Le tableau de bord est quant à lui totalement inédit et entièrement numérique. A gauche, la jauge sous forme d'une pile avec des petites barres comme sur un téléphone mobile, est parfaitement visible. Entre celle-ci et le tachymètre, un arc de cercle en perspective donne une information sur notre besoin d'énergie instantanée, un peu comme le ferait un compte-tours. Finalement le plus étonnant dans la Zoé en comparaison avec toutes les autres autos électriques essayées, c'est qu'on est à bord d'une vraie voiture avec la musique, la navigation, la climatisation avec un ingénieux système d'air comprimé, le limiteur de vitesse, la carte main libre, etc. En dehors de la motorisation, rien ne sépare une Zoé d'une autre citadine.

Et à la conduite ? Comme avec une boite automatique, il n'y a pas de vitesse à passer. Mais ici, aucun hurlement de CVT ou à-coup de boîte auto ne vient contrarier la linéarité de l'accélération. Seul un petit sifflement se fait entendre lorsqu'on tend l'oreille en maintenant la pression sur l'accélérateur. Forte de ses 88 chevaux et de son couple de 220 Nm, la Zoé passe le 0 à 50 km/h en seulement 4 secondes. Au-delà, sa fougue est moindre même si la Zoé se montre toujours assez vive. On s'en rend compte davantage en regardant les autres véhicules que par un véritable ressenti. Les variations d'allures très linéaires gomment nettement les sensations. La direction est légère et la voiture assez réactive. Les batteries sous le plancher et les voies un peu élargies ne suffisent pas à river l'auto sur l'asphalte avec une conduite un peu vive. La Zoé reste destinée à la ville même si on peut sans souci emprunter une autoroute ou le réseau secondaire. Le freinage n'est pas surprenant non plus grâce à une bonne combinaison des freins mécaniques et du moteur électrique. Il n'y a ni sur-freinage ni sensation de  roue libre  lorsqu'on relâche l'accélérateur, en revanche il n'y a pas de rampage comme avec une boîte automatique. L'aide au démarrage en côte est du coup bien appréciable. Le plus étonnant puisqu'il n'y a pas de bruit de moteur dans l'habitacle, est le silence à bord. On n'entend pas les bruits de roulage et les bruits d'air n'apparaissent qu'à une vitesse élevée sur l'autoroute. En ville ou vitesse moins élevé, le silence est d'or à bord.

Bilan essai Renault Zoe
Bilan essai Renault Zoe

Bilan essai Renault Zoe

On a longtemps attendu cette nouvelle Renault Zoé, mais force est de constater qu'elle est sans aucun doute la seule voiture électrique qui pourrait nous faire abandonner le moteur à combustion interne pour un usage quotidien. Tout y est comme dans notre auto de tous les jours, voire même plus avec un bon niveau d'équipement, et au bout de quelques kilomètres on ne prête plus attention au fait d'être au volant d'une voiture électrique tant la conduite diffère peu. Reste la question de l'autonomie. 3 roulages sans ménagement particulier affichaient une autonomie de 120 km pour deux d'entre eux et de 100 km pour le dernier avec une bonne proportion d'autoroute à la vitesse maximale. Il y a fort à parier que pour tous les jours, on quitte rapidement la jauge des yeux à condition de prendre le réflexe de la brancher dès qu'on est chez soi ou devant une borne. C'est là le principal inconvénient car le chargeur intégré de la Zoe, appelé Caméléon, se branche sur des bornes spécifiques de 3 à 43 kW en mono ou triphasé mais pas sur une prise du secteur même pour un petit complément le temps d'un repas chez des amis par exemple. A l'usage il ne faudra pas non plus oublier de mettre une paire de gants pour manipuler le câble de recharge qui traine par terre lorsqu'on le branche sous peine d'avoir les mains sales.

Chez vous il vous faut une installation électrique de recharge spécifique qui coûte environ 1000 euros à installer. Ensuite, vous devrez vous acquitter d'un forfait mensuel de location de batterie qui comprend l'assistance  batterie vide  et le remplacement lorsqu'elle ne tient plus assez la charge. Ce forfait débute à 79 euros par mois (948€/an) sur 36 mois pour 12500 km par an. Mais vous n'aurez plus à payer toutes les vidanges et divers autres entretiens moteur/boîte que vous faites sur votre voiture à moteur diesel ou essence. Là où la Zoé se distingue des autres voitures électriques, c'est sur son prix avec un tarif à 13700 euros en France, une fois le bonus de 7000 euros déduis. Avec les 36 mois de la location de batterie, la Zoé s'affiche donc à 16544 euros. Avec l'augmentation du coût des carburants, le calcul est à faire selon votre kilométrage quotidien : l'équation peut être favorable rapidement si vous pouvez installer la  wall box  de recharge dans votre garage. (6 à 9 heures de charge avec la Wall Box, 80% en 1 heure avec une borne triphasée 22 kW en 30 minutes avec une borne 43 kW).

On aime bien

  • Conduite totalement intuitive
  • Le silence de fonctionnement
  • Dessin original et remarqué

On aime moins

  • Linéarité de la motorisation
  • Pas de branchement sur le 220V
  • Vide-poches petits
Quotidien
Voyage
Loisir
Sport
et
On vous regarde
On la détaille
On l'écoute

Photos essai Renault Zoe

# mots clés

Renault Essais Renault